Controverses sur l'émotion, Neurosciences et sciences humaines
EAN13
9791095772477
Éditeur
Anamosa
Date de publication
Collection
Sensibilités
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Controverses sur l'émotion

Neurosciences et sciences humaines

Anamosa

Sensibilités

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Ce volume se positionne au cœur d'un débat : la compréhension des émotions
relève-t-elle des seules sciences cognitives ? Si les neurosciences semblent
avoir conquis l'espace public, il s'agit d'affirmer l'importance d'une
approche historique, sociale et culturelle du ressenti, de critiquer certains
usages sociaux des neurosciences et d'ouvrir les possibilités d'un dialogue.
Quiconque s'intéresse à la vie des émotions se heurte à un mur d'apparence
infranchissable : celui qui sépare les recherches des neurosciences affectives
de celles des sciences sociales. À voir cependant fleurir les rayons "
neurosciences " dans nos librairies, le caractère " rassurant " des sciences
du cerveau semble avoir déjà conquis l'espace public : elles font des émotions
une réponse naturelle et universelle fixée par l'organisme. Mais cette
centralité médiatique masque parfois d'inquiétants usages qui s'insinuent
jusqu'au creux de nos existences quotidiennes. C'est pourquoi ce numéro invite
à une critique sociale et politique véritable comme à la réaffirmation d'une
approche historique et culturelle des émotions. Cessons de croire, qui plus
est, que leur savoir, aux résultats soi-disant imparables, serait plus solide
que les connaissances des sciences humaines et sociales.
Mais qu'on s'entende bien toutefois : l'intéressant n'est pas de produire un
énième discours de délégitimation mais d'ouvrir un espace de discussion
véritable. Si les neurosciences, en excluant l'historicité des émotions comme
du langage qui les expriment, mutilent la complexité de cet objet, il y aurait
un risque évident à évacuer de l'analyse le substrat biologique et neuronal de
l'émotion. D'autant qu'un espace de convergences s'esquisse aujourd'hui : il
faudrait non seulement ne plus dissocier le psychologique du sociologique,
mais montrer comment s'imbriquent chez l'individu le processus biologique de
maturation et celui, social, de l'apprentissage.
Qui sait ? Par-delà incompréhensions et désaccords, le temps est peut-être
venu de réfléchir à nouveaux frais, loin des logiques marchandes, des
pédagogies univoques ou des manipulations politiques, aux infinies
possibilités d'enrichissement de notre vie sensible et affective.
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