- EAN13
- 9782756105932
- Éditeur
- Léo Scheer
- Date de publication
- 03/02/2015
- Collection
- Littérature
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Papier - Léo Scheer 18,00
Que vienne mon tour et tu verras, ô grande bouche, de quel velours je suis
fait. Avec moi, tu ne connaîtras jamais plus la nuit ni l’obscur du corps,
mais une blancheur, une blancheur éternelle. Vil, veule, velléitaire, bêlant,
le veau pleure sa grâce perdue, son innocence laiteuse. Il appelle son élu,
aspire à son palais. Il met dans ses regrets et dans son désir de sacrifice
tout ce qu’il y a de plus haut et tout ce qu’il y a de plus bas, en fier
équilibriste de la chair blanche. Tour à tour émouvant et odieux, l’enfant de
la vache renie le taureau, se réfugie dans le sentimental, puis sombre dans la
violence et rêve aux pires holocaustes. Rien de ce qui est inhumain ne lui est
étranger : la mort partout présente, convoitée dès l’enfance, la pureté
innommable et ses terribles cruautés, le racisme enfin, les plus terrifiantes
persécutions bouchères… Son monologue, ardent jusqu’au délire, révèle
l’horreur qui se tapit sous la mère, et ce qu’il y a de barbare dans la
mièvrerie insinuante des plus doux amis de l’homme. Cette viande se croit
destinée. Elle veut sauver le monde. Le monde a du souci à se faire.
fait. Avec moi, tu ne connaîtras jamais plus la nuit ni l’obscur du corps,
mais une blancheur, une blancheur éternelle. Vil, veule, velléitaire, bêlant,
le veau pleure sa grâce perdue, son innocence laiteuse. Il appelle son élu,
aspire à son palais. Il met dans ses regrets et dans son désir de sacrifice
tout ce qu’il y a de plus haut et tout ce qu’il y a de plus bas, en fier
équilibriste de la chair blanche. Tour à tour émouvant et odieux, l’enfant de
la vache renie le taureau, se réfugie dans le sentimental, puis sombre dans la
violence et rêve aux pires holocaustes. Rien de ce qui est inhumain ne lui est
étranger : la mort partout présente, convoitée dès l’enfance, la pureté
innommable et ses terribles cruautés, le racisme enfin, les plus terrifiantes
persécutions bouchères… Son monologue, ardent jusqu’au délire, révèle
l’horreur qui se tapit sous la mère, et ce qu’il y a de barbare dans la
mièvrerie insinuante des plus doux amis de l’homme. Cette viande se croit
destinée. Elle veut sauver le monde. Le monde a du souci à se faire.
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